Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t2, 1901.djvu/536

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Princes, ne pouvoit leur faire goûter une autorité qui n’auroit point de prééminences extérieures, et Calvin, ayant pour lui des peuples obscurcis dans la monarchie ou des peuples vivant dans des répu bliques, ne pouvoit guère établir des dignités et des prééminences dans la Religion.

C’est que le Luthéranisme s’étoit établi par les roix du Nord, et le Calvinisme, dans les États populaires et dans ceux où de certaines gens cherchoient à le devenir1.

Chacune de ces deux religions se croyoient (sic) la plus parfaite : la calviniste se jugeant plus conforme à ce que Jésus-Christ avoit dit, et la luthérienne, à ce que les Apôtres avoient fait.

Les disputes sur la Religion firent que le gouvernement ne fut plus une constitution pour vivre selon les loix, mais une conjuration de ceux qui pensèrent d’une façon, contre ceux qui pensoient d’une autre : sorte de mal que nous devons à nos temps modernes, et dont les politiques anciens ne nous parlent pas.

2182* (881. II, f° 4 v°). — «Je suis d’une secte» qui ne prend de part aux diverses calamités des hommes que par la tendre compassion qu’elle en a, et par sa i5 patience. Dans les temps malheureux qui agitoient notre île, elle savoit s’affliger et jamais se plaindre. « Comme elle peut souffrir les maux, elle sait jouir des biens, et le sentiment qu’elle a du bonheur

1. *Mis dans les Loix.

2. Je faisois parler un quaker au roi d’Angleterre.