Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t2, 1901.djvu/65

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à qui une illustre académie doit son institution eut vu l’autorité royale affermie, les ennemis de la France consternés et les sujets du Roi rentrés dans l’obéissance, qui n’eût pensé que ce grand homme étoit content de lui-même ? Non ! Pendant qu’il étoit 5 au plus haut point de sa fortune, il y avoit dans Paris, au fond d’un cabinet obscur, un rival secret de sa gloire. Il trouva dans Corneille un nouveau rebelle, qu’il ne put soumettre. C’étoit assez qu’il eût à souffrir la supériorité d’un autre génie, et 1o il n’en fallut pas davantage pour lui faire perdre le goût d’un grand ministère qui de voit faire l’admiration des siècles à venir.

895 (1299. II, f° 137 v°). — Le Cid. — La belle critique de l’Académie françoise, qui a donné le plus 15 beau modèle que nous ayons en ce genre : critique sévère, mais charmante ! C’est dans ce cas où la morale exigeoit qu’avant de penser à ce qu’elle devoit au public, elle pensât à ce qu’elle devoit à Corneille, et peut-être à ce qu’elle devoit au grand 2o Corneille. C’est là que l’on voit la louange des beautés si près de la critique des défauts, une si grande naïveté dans les deux côtés, etc.

896 (Sp., p. 322). — Il y a dix ou douze tragédies 25 de Corneille et de Racine qui ne permettent jamais de décider : celle qu’on voit représenter est toujours

la meilleure.

897 (21o3. III, f° 348 v°). - Il y a plus de vie dans