Page:Montesquieu Esprit des Lois 1777 Garnier 1.djvu/387

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
213
Liv. VII. Chap. X.

ce qu’on doit aux autres ; il est difficile d’y comprendre tout ce qu’on se doit à soi-même.

Le tribunal domestique regardoit la conduite générale des femmes : mais il y avoit un crime, qui, outre l’animadversion de ce tribunal, étoit encore soumis à une accusation publique : c’étoit l’adultere ; soit que dans une république une si grande violation de mœurs intéressât le gouvernement, soit que le déréglement de la femme pût faire soupçonner celui du mari, soit enfin que l’on craignît que les honnêtes-gens même n’aimassent mieux cacher ce crime que le punir, l’ignorer que le venger.




CHAPITRE XI.

Comment les institutions changerent à Rome avec le gouvernement.


Comme le tribunal domestique supposoit des mœurs, l’accusation publique en supposoit aussi, & cela fit que ces deux choses tomberent avec les