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De l’esprit des Lois,

l’on en connoît trente-cinq[1]. Mais allant à mon sujet le plus directement qu’il me sera possible, je commencerai par le chef qu’Aulugelle[2] nous dit être le septieme, & qui regarde les honneurs & les récompenses accordés par cette loi.

Les Romains, sortis pour la plupart des villes Latines, qui étoient des colonies Lacédémoniennes[3], & qui avoient même tiré de ces villes[4] une partie de leurs lois, eurent, comme les Lacédémoniens, pour la vieillesse, ce respect qui donne tous les honneurs & toutes les préséances. Lorsque la république manqua de citoyens, on accorda au mariage & au nombre des enfans les prérogatives que l’on avoit données à l’âge[5] ; on en attacha quelques-unes au mariage seul, indépendamment des enfans qui en pourroient naître : cela s’appeloit le droit des maris. On en donna d’autres à ceux qui avoient des

  1. Le trente-cinquieme est cité dans la loi XIX, ff. de ritu nuptiarum.
  2. Liv. II, ch. xv.
  3. Denys d’Halicarnasse.
  4. Les députés de Rome qui furent envoyés pour chercher des lois Grecques, allerent à Athenes & dans les villes d’Italie.
  5. Aulugelle, liv. II, ch. xv.