Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
135
Liv. XXIV. Chap. VIII.
CHAPITRE VIII.
De l’accord des lois de la morale avec celles de la religion.
De l’accord des lois de la morale avec celles de la religion.
Dans un pays où l’on a le malheur d’avoir une religion que Dieu n’a pas donnée, il est toujours nécessaire qu’elle s’accorde avec la morale ; parce que la religion, même fausse, est le meilleur garant que les hommes puissent avoir de la probité des hommes.
Les points principaux de la religion de ceux de Pégu[1] sont de ne point tuer, de ne point voler, d’éviter l’impudicité, de ne faire aucun déplaisir à son prochain, de lui faire au contraire tout le bien qu’on peut. Avec cela ils croient qu’on se sauvera dans quelque religion que ce soit ; ce qui fait que ces peuples, quoique fiers & pauvres, ont de la douceur & de la compassion pour les malheureux.
- ↑ Recueil des voyages qui ont servi à l’établissement de la compagnie des Indes, tom. III. part. I. pag. 63.