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De l’esprit des Lois,


Et si l’on fait attention que ce jugement du peuple combloit de gloire celui contre qui il étoit rendu ; que lorsqu’on en eut abusé à Athenes contre un homme sans[1] mérite, on cessa dans ce moment[2] de l’employer ; l’on verra bien qu’on en a pris une fausse idée, & que c’étoit une loi admirable que celle qui prévenoit les mauvais effets que pouvoit produire la gloire d’un citoyen, en le comblant d’une nouvelle gloire.




CHAPITRE XVIII.

Qu’il faut examiner si les lois qui paroissent se contredire, sont du même ordre.


À Rome il fut permis au mari de prêter sa femme à un autre. Plutarque nous le[3] dit formellement : on sait que Caton prêta sa[4] femme à Hortensius, & Caton n’était point homme à violer les lois de son pays.

  1. Hyperbolus. Voyez Plutarque, vie d’Aristide.
  2. Il se trouva opposé à l’esprit du législateur.
  3. Plutarque, dans sa comparaison de Lycurgue & de Numa.
  4. Plutarque, vie de Caton. Cela se passa de notre temps, dit Strabon, liv. XI.