Page:Montesquieu Esprit des Lois 1777 Garnier 3.djvu/418

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
388
De l’esprit des Lois,

pour qu’ils pussent suffire à toutes les affaires.

À peine le parlement fut-il un corps fixe, qu’on commença à compiler ses arrêts. Jean de Monluc, sous le regne de Philippe le bel, fit le recueil qu’on appelle aujourd’hui les registres Olim[1].




CHAPITRE XL.

Comment on prit les formes judiciaires des décrétales.


Mais d’où vient qu’en abandonnant les formes judiciaires établies, on prit celle du droit canonique, plutôt que celles du droit Romain ? C’est qu’on avoit toujours devant les yeux les tribunaux clercs, qui suivoient les formes du droit canonique, & que l’on ne connoissoit aucun tribunal qui suivît celles du droit Romain. De plus, les bornes de la juridiction ecclésiastique & de la séculiere étoient dans ces temps-là très-peu connues : il y avoit[2] des gens[3] qui plaidoient indiffé-

  1. Voyez l’excellent ouvrage de M. le président Hénault, sur l’an 1313.
  2. Beaum. ch. xi, pag. 58.
  3. Les femmes veuves, les croisés, ceux qui tenoient les biens des églises pour raison de ces biens. Ibid.