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de l’esprit des Lois.

des regles aussi invariables que la fatalité des athées ; on n’a pas pu l’entendre, comme s’il disoit que la création fût un acte nécessaire comme la fatalité des athées, puisqu’il a déjà combattu cette fatalité. De plus : les deux membres d’une comparaison doivent se rapporter ; ainsi il faut absolument que la phrase veuille dire : la création, qui paroît d’abord devoir produire des regles de mouvement variables, en a d’aussi invariables que la fatalité des athées. Le critique, encore une fois, n’a vu & ne voit que les mots.



II.


Il n’y a donc point de spinosisme dans l’esprit des lois. Passons à une autre accusation ; & voyons s’il est vrai que l’auteur ne reconnoisse par la religion révélée. L’auteur, à la fin du chapitre premier, parlant de l’homme, qui est une intelligence finie, sujette à l’ignorance & à l’erreur, a dit : Un tel être pouvoit, à tous les instans, oublier son créateur : Dieu l’a rappellé à lui par les lois de la religion.