Page:Montesquieu Esprit des Lois 1777 Garnier 4.djvu/317

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parce qu’il n’y trouveroit point les mêmes termes & les mêmes expressions qu’il fait.

Il n’est pas question ici de savoir si l’auteur de l’esprit des lois a manqué d’érudition ou non, mais de défendre ses autels[1]. Cependant il a fallu faire voir au public que le critique prenant un ton si décisif sur des choses qu’il ne sait pas, & dont il doute si peu qu’il n’ouvre pas même un dictionnaire pour se rassurer, ignorant les choses & accusant les autres d’ignorer ses propres erreurs, il ne mérite pas plus de confiance dans les autres accusations. Ne peut-on pas croire que la hauteur & la fierté du ton qu’il prend par-tout n’empêchent en aucune maniere qu’il n’ait tort ? que, quand il s’échauffe, cela ne veut pas dire qu’il n’ait pas tort ? que, quand il anathématise avec ses mots d’impie & de sectateur de la religion naturelle, on peut encore croire qu’il a tort ? qu’il faut bien se garder de recevoir les impressions que pourroit donner l’activité de son esprit & l’impétuosité de son style ? que, dans ses deux écrits, il est bon de séparer

  1. Pro aris.