Page:Montesquieu Esprit des Lois 1777 Garnier 4.djvu/320

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
302
Défense

a dit de l’usure, soutient qu’il est permis à un créancier de vendre le temps. On diroit à entendre le critique, que l’auteur vient de faire un traité de théologie, ou de droit canon, & qu’il résume ensuite ce traité de théologie & de droit canon ; pendant qu’il est clair qu’il ne parle que des dispositions politiques des Romains, de la loi de Flaccus, & de l’opinion de Paterculus : de sorte que cette loi de Flaccus, l’opinion de Paterculus, la réflexion d’Ulpien, celle de l’auteur, se tiennent & ne peuvent pas se séparer.

J’aurois encore bien des choses à dire ; mais j’aime mieux renvoyer aux feuilles mêmes. Croyez-moi, mes chers Pisons ; elles ressemblent à un ouvrage qui, comme les songes d’un malade, ne fait voir que des fantômes vains[1].

  1. Credite, Pisones, isti tabulæ fore librum
    Persimilem, cujus, velut ægri somnia vanæ
    Fingentur species.
    Horat. De arte poëticâ, v. 6.