lution ; & ce moment fut celui du retour de sa grande ame.
Il me fit appeller ; &, me tendant la main, « Lysimaque, me dit-il, je te rend mon amitié ; rends moi la tienne. Ma colere n’a servi qu’à te faire faire une action qui manque à la vie d’Alexandre ».
Je reçus les graces du roi. J’adorai les décrets des dieux ; & j’attendois leurs promesses, sans les rechercher, ni les fuir. Alexandre mourut ; & toutes les nations furent sans maître. Les fils du roi étoient dans l’enfance : son frere Aridée n’en étoit jamais sorti : Olympias n’avoit que la hardiesse des ames foibles ; & tout ce qui étoit cruauté étoit pour elle du courage : Roxane, Eurydice, Statyre, étoient perdues dans la douleur. Tout le monde dans le palais, savoit gémir ; & personne ne savoit régner. Les capitaines d’Alexandre leverent donc les yeux sur son trône : mais l’ambition de chacun fut contenue par l’ambition de tous. Nous partageames l’empire ; & chacun de nous crut avoir partagé le prix de ses fatigues.
Le sort me fit roi d’Asie : &, à présent que je puis tout, j’ai plus besoin