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De l’esprit des Lois,

cens ? » à cet autre enfin[1]Charles le chauve[2] parle des terres censuelles, dont le cens avoit de toute antiquité appartenu au roi ?

Remarquez qu’il y a quelques textes qui paroissent d’abord contraires à ce que j’ai dit, & qui cependant le confirment. On a vu ci-dessus que les hommes libres dans la monarchie n’étoient obligés qu’à fournir de certaines voitures ; le capitulaire que je viens de citer, appelle cela census[3], & il l’oppose au cens qui étoit payé par les serfs.

De plus, l’édit de Pistes[4] parle de ces hommes Francs qui devoient payer le cens royal pour leur tête[5] & pour leurs cases, & qui s’étoient vendus pendant la famine. Le roi veut qu’ils soient rachetés. C’est que ceux[6] qui étoient affranchis par lettres du roi,

  1. De l’an 805, art. 8.
  2. Unde census ad partem regis exivit antiquitùs, capitulaire de l’an 805, art. 8.
  3. Censibus vel paraveredis quos Franci homines ad regiam potestatem exsolvere debent.
  4. De l’an 864, art. 34, édit. de Baluze, p. 192.
  5. De illis Francis hominibus qui censum regium de suo capite & de suis recellis debeant, ibid.
  6. L’article 28 du même édit explique bien tout cela ; il met même une distinction entre l’affranchi Romain, & l’affranchi Franc : on y voit que le cens n’étoit pas général. Il faut le lire.