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III


Tant de soleils sont morts dans ces bassins augustes,
Qu’on dirait des coffrets d’étoffes et d’atours :
Robes couleur des nuits, rubans couleur des jours
Que vécurent des dieux dont s’effritent les bustes.

Leur gloire immesurée et leurs grâces injustes
Ne sont plus que de l’herbe au dallage des cours ;
Un texte inattendu commente leurs discours :
La mousse en leurs cœurs froids et sur leurs lèvres frustes