Page:Montfort - Un cœur vierge.djvu/198

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vie à tes pieds, puisque je ne penserai à rien qu’à satisfaire le moindre de tes désirs…

— Ah ! comme nous allons être heureux !… Trop heureux. Heureux à rendre tout le monde jaloux. Et cependant serons-nous jamais heureux comme nous l’avons été ici ?…

— Bien plus, puisque nous serons toujours ensemble et que jamais rien ne nous séparera.


Maintenant je ne sentais plus la tristesse de l’automne approchante. Mon âme était toute à son grand bonheur. Je ne distinguais plus le ciel gris, la détresse des choses. Mieux que lorsqu’il brillait sur le monde, un grand soleil m’illuminait : un radieux soleil éclatait dans mon cœur. Il me semblait que j’aimais ma bien-aimée plus encore que je ne l’avais aimée. En moi naissait pour elle un nouvel amour. En même temps que son amant, je devenais son père. Pour la protéger, pour la