Page:Montfort - Un cœur vierge.djvu/50

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

me faisait l’effet d’un village de rentiers, vue d’ici, de cette chambre, de ce lit, c’était un monastère…

Mais je ne m’attardai guère à mes réflexions : je me levai, m’habillai rapidement et sortis. Hélas, fini le beau ciel pur d’hier ! Ce matin il pleuvait : une pluie fine et serrée ; je me rappelai la prédiction de Toussaint. Il était donc sorcier ce bonhomme ? — En tout cas, bien plus fort que le Vieux Major !…

J’arrivais chez lui. Sa mine était renfrognée ; il me dit bonjour en grognant.

— Les Houattais sont ennuyés, fit sa femme tandis que je mangeais. Avec ce temps-là ils ne pourront pas battre…

Mais ce n’était pas là ce qui taquinait Toussaint. Avec cette pluie, pas la moindre petite risée ; aujourd’hui, encore, calme plat. Aujourd’hui encore il ne pourrait pas aller à Hoedic…

— Je vous accompagnerai, patron, quand vous irez.