L’ACADÉMIE CONCOURT
à l’Oignon comme les Amis de la Goguette aimaient à se retrouver, entre gens de même profession, chaque mois, autour d’une table, dans le salon d’un restaurateur ou dans un caveau chantant. On vit même, sous le Second Empire, se constituer des Sociétés dont les membres n’avaient ni qualités, ni tendances, littéraires ou autres, qui motivassent leur réunion. Il y eut ainsi le Dîner des Dufour qui se contentait de rassembler des individus de ce nom. Ce goût du
dîner en commun s’est aujourd’hui affaibli, et c’est un des charmes de l’Académie Goncourt de nous donner, sous une forme très digne, l’impression de sa survivance.
Cette Société permet en outre d’assurer une honorable consécration a des hommes de lettres supérieurs à la place qu’ils occupent et dont le rare talent n’a pas conquis entièrement l’audience du public. Il n’est pas de plus bel exemple à cet égard que M. Elémir Bourges, haut esprit et bien dédaigneux des succès de librairie….
Parfois même, pour être Académicien Goncourt, une certaine malchance littéraire ne messied point. Cette compagnie s’honore de choisir des écrivains