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Corthis a subi l’ascendant d’Henri de Régnier dans Gemmes et Moires (1906). Elle n’a pas publié d’autres vers et doit sa notoriété à ses romans.

De Samain et de Régnier, nous rapprocherons Les Tablettes de Cire de Mme de Brimont (1913), et plus précisément de Mallarmé ses Mirages (1919) comme Mme Roger de Nereys : Des Brises qui venaient de Paros (19 19). Art terriblement intellectuel que celui de Mme Laurent-Evrard (comtesse de la Baume, morte en 1912) qu’admirait Rémy de Gourmont et qui rappelle celui de Marie Krysinska ; plus intellectuelle encore, la dadaïste Céline Arnauld. Mme de Magallon est éloquente ; Mme Jacques Trêve (Rêves d’Avril, 1902) a de la facilité naturelle et un métier acquis. Ce sont des fragments d’un poème philosophique (ou métaphysique), Le Nocturne Inconnu, que Mme Danyl-Helm a présentés dans ses Préludes, chaleureusement préfacés par Anatole France.

Je cite encore Mme Berthe Reynold (Les Rais Prestigieux) ; Adrienne Lautère, que sa connaissance imparfaite du génie de notre langue gêne pour exprimer toute sa pensée ; Barrère-Affre ; Jeanne Leuba et ses tableaux indochinois ; Jeanne Dortzal, qui est très douée, s’est essayée dans tous les genres mais me paraît manquer de personnalité[1].

Hélas ! comment signaler toutes les poétesses ? Entre la baronne de Baye, parnassienne qui ne laisse pas à ses heures d’être tendre, ardente et langoureuse (Grisailles et Pastels), et Mme Simone de Caillavet (Les Heures latines), en passant par ces deux mortes, la tendre Sahuqué (Le Chemin solitaire), ou l’ardente Delebecque (Je meurs de soif auprès de la Fontaine, 1907), il resterait bien des noms à indiquer, bien des œuvres à classer. Il faut limiter ce choix.

Le Roman

Parmi les romancières qui se sont révélées pendant les dix premières années de la période qui nous occupe, celles que la critique ou le public a le plus favorisées sont Mmes Leconte de Nouy, Claude Ferval, Myriam Harry, Gabrielle Réval, Colette Yver et Reynès-Monlaur.

M. de Bonnefon a très joliment dit, de Mme Leconte de Nouy, qu’elle est « une Précieuse sans ridicule ». Ses romans sont fort inégaux, mais Amitié

  1. Vers sur le sable (1899), Vers l’Infini (1904), Le Jardin des Dieux (1908), Sur les Toits bleus du Ciel (1912), etc.