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par quelque querelle. Ainsi que nos Savoyards, lorsqu’ils ont amassé quelque argent, ils retournent dans leur pays ; on les y dépose sur la côte.

Leur gouvernement ne permet pas leur émigration ; si on la connaissait, ils en seraient punis.

Les colons se recrutent parmi les personnes attachées à la Compagnie, qui se marient et s’établissent là. Dans l’isolement de la mère patrie et de toute communication autre que celle du retour annuel de la flotte des Indes, ils sont d’une ignorance qui passe toute imagination ; il n’y a aucune ressource d’éducation pour l’un ou l’autre sexe.

On oblige les noirs à envoyer leurs enfants à l’église. Lorsque j’étais en ville, des fenêtres du salon, je les voyais s’y rendre ; ils étaient habillés proprement, mais on exige qu’ils restent pieds nus, pour les distinguer des blancs et les entretenir dans la soumission. Ces pieds nus formaient un triste contraste avec la robe de mousseline et la ceinture de soie que portaient les filles.

Moins malheureux que dans les autres colo-