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mortalité fut grande ; l’air de la nuit est bien dangereux sous les tropiques.

Nos docteurs nous prescrivaient aussi de ne jamais nous asseoir sur les gazons, quelque secs et desséchés qu’ils fussent ; dans ce climat, les maladies deviennent promptement inflammatoires, un léger refroidissement peut être mortel et vous enlever en trois jours. L’extrême chaleur des endroits abrités du vent et la transition subite que l’on éprouve forcément par les accidents du terrain, qui obligent à contourner continuellement les montagnes, sont un danger constant et inévitable.

D’ailleurs, l’habitation de Longwood ne pouvait pas être saine. Elle se composait d’un rez-de-chaussée sans cave ; aussi toutes les pièces étaient-elles plus ou moins humides et celles du nord inhabitables par cet inconvénient.

Le cabinet attenant à ma chambre était tellement humide que je m’aperçus, peu de temps après mon arrivée, que tout ce que j’y avais mis, bien que dans une commode, était atteint par l’humidité. On comprend que dans une île de 6 lieues de tour, dans un climat où le soleil a tant de force, nous étions constamment