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ne reconnaître que des vœux annuels était, à son sens, le meilleur mezzo termine de tout ce qu’il y avait à en faire, car un empire comme la France pouvait et devait avoir des trappistes. Si un homme infligeait les pratiques qu’ils observent, ce serait la plus abominable des tyrannies, et pourtant, elles peuvent faire les délices de celui qui se les impose volontairement. Il avait autorisé les moines du mont Cenis, car ceux-ci étaient utiles, héroïques.

Il était d’avis que les moines seraient de beaucoup les meilleurs corps enseignants, s’il était possible de les maîtriser.

Il n’eut jamais à se plaindre du vieux clergé ; les anciens évêques se sont montrés reconnaissants de ce qu’il avait fait pour la religion, ils ont répondu à ses espérances ; ils eurent tous sa confiance et nul ne la trompa.

En parlant des prêtres et de la religion, l’Empereur disait : « L’homme lancé dans la vie se demande : D’où viens-je ? Qui suis-je ? Où vais-je ? Ce sont autant de questions mystérieuses qui nous précipitent vers la religion. Nous courons au-devant d’elle, notre penchant nous y porte. On croit à Dieu parce que tout le proclame autour de nous, et que les plus grands esprits y ont cru : non seulement Bossuet, mais Newton et Leibnitz.

« Telle a été pour mon compte, et à la lettre, la marche de mon esprit : j’ai eu besoin de croire et j’ai cru.