Page:Montifaud - Les Nouvelles drolatiques V1.djvu/52

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Mme de Trigonec sentit ses mâchoires claquer d’horreur.

— Mon père, ne puis-je par des sacrifices matériels, des dons faits à l’église, racheter ce que la conduite de mon mari offre de scandaleux ?

Le père sourit gracieusement.

— Vous le pouvez, ma chère enfant, et soyez sûre que l’âme de M. de Trigonec sera bientôt en bonne voie de guérison, grâce à nos prières.

— Je ne nie point l’efficacité de vos prières, mais il me semble que j’y participerais pour une plus large part si je joignais un don sérieux aux efforts que vous allez faire pour ramener M. de Trigonec.

— Dans ce cas, je n’ai aucune hésitation à vous avouer que toute la ville étant sous le coup du scandale résultant des discours détestables attribués à votre mari, un don de votre main, officiellement annoncé chez nous au prône de dimanche,