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Page:Montifaud - Les Nouvelles drolatiques V2.djvu/40

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je donc fait un vain appel à votre générosité ?

— Non, Mademoiselle. La preuve… c’est que je vous jure, sur la mémoire de ma mère… de raconter à lord Albermale que c’est vous seule qui m’avez refusé. Les vôtres ne soupçonneront rien, je vous l’affirme. Vous pourrez encore être heureuse… avec un autre.

Les larmes me vinrent aux yeux.

— Mon Dieu, dis-je à mon fiancé, qui parle de ne vous point épouser, Monsieur ? Je vous demande, au contraire, au nom de notre alliance prochaine, de m’accorder une faveur, une grâce, en vous taisant un aveu qui, à vos yeux, peut me faire taxer d’étourderie ; et c’est pour cette étourderie que je réclamerai avant tout votre indulgence.

Il y eut sur la figure du jeune homme une telle angoisse d’attente, un tel souffle d’espérance courut dans ses yeux, que, presque en balbutiant, j’ajoutai :

— N’est-ce pas, Monsieur, que vous ne