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Page:Montifaud - Les Nouvelles drolatiques V7.djvu/16

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la mort de Fiorentino, le critique musical, son amant, qui n’eut jamais tant d’esprit que le jour où il disparut sans lui laisser autre chose que la graisse figée qui boursouflait son ignoble personne et qui menaçait de faire craquer sa peau. Son embonpoint allait en augmentant, car ses appétits ne consistaient pas seulement à se nourrir du pain à cacheter céleste.

Comme l’état de dame de charité auquel elle s’était vouée récemment ne rapportait pas assez, Mme de Rutchair, la vieille jésuitesse, venait de se monter un bureau de nourrices, où il ne manquait qu’une seule marchandise : les nourrices.

Désespérée de voir que la clientèle la fuyait, faute de l’amorce nécessaire, Mme de Rutchair avisa de sa détresse le vicomte Fourchy de la Calle, qui possédait une concubine assez passable, et qui, comme attaché à l’armée territoriale, avait à sa dévotion cinq ou six soldats supérieurement constitués.

— Voilà la huitième fois qu’on me