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RELEVÉE DE SON VŒU



On avait une foi vive dans la famille de Kéradec, et une non moins vive dans celle de Prémontré. Cette foi de bonne nature, professée en double et accommodée à la sauce naturelle de la grâce sanctifiante, constituait un plat digne d’être servi à la table des anges, en admettant que les anges aient besoin de s’attabler. Or, M. de Prémontré, en épousant Mlle Jeanne de Kéradec, paraissait avoir juré de ne mettre au monde qu’une hostie, tant leur union semblait devoir demeurer mystique : oui,