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Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 1, 1815.djvu/102

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caroline

regretter les temps heureux de la chevalerie, où sa Caroline auroit été sans doute le but de tous les exploits, l’objet de tous les tournois, et la récompense de la valeur.

Oh, combien de fois, en la regardant, jura-t-elle ses grands dieux que le comte de Walstein ne posséderoit jamais tant de charmes ! Comme elle auroit été furieuse, si elle avoit su qu’ils lui appartenoient déjà, et que c’étoit pour lui seul que Caroline embellissoit ! Elle trouvoit qu’elle méritoit pour le moins un prince ; mais elle lui désiroit plus encore, un mari tel qu’elle en avoit vu dans les romans, beau comme Esplandian, fidèle comme Amadis, tendre comme Céladon, et s’étonnoit beaucoup qu’ils n’accourussent pas en foule à Rindaw se disputer la main de la charmante Caroline.

Quant à sa jeune pupille, elle ne désiroit que de rester comme elle étoit alors. Sa vie paisible et toujours occupée lui paroissoit le comble du bonheur ;