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Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 1, 1815.djvu/104

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caroline

avoir le cœur de Caroline, savoir à quel point elle lui étoit attachée, pour exprimer l’excès de son inquiétude et des soins qu’elle lui rendit. Pendant près d’un mois que dura le danger, elle ne quitta pas son chevet ; et c’étoit avec peine qu’on pouvoit obtenir d’elle de prendre quelques instans de repos.

On croira peut-être que la crainte de retomber, par la mort de son amie, au pouvoir de son père et de son mari, causoit cette douleur si vive. Non ; cette pensée, toute naturelle qu’elle étoit, ne se présenta pas une fois à son esprit. Absorbée dans le chagrin, uniquement occupée à soigner son amie, à adoucir ses souffrances, Caroline ne pensoit pas à elle-même.

Si, pour la rendre à la vie, il eût fallu consacrer la sienne au comte, elle y eût consenti sans balancer un instant. Mais elle ne fut point mise à cette cruelle épreuve, et le ciel, touché de ses larmes lui en conserva l’objet. La bonne chanoinesse se rétablit peu à peu. Les