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Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 1, 1815.djvu/106

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caroline

disputer, elle se contenta de répéter au chambellan que sa fille étoit un ange, qu’elle lui devoit la vie, et qu’elle vouloit la consacrer à son bonheur.

Il repartit bientôt, en annonçant une seconde visite pour l’automne, époque du retour de son gendre, et disant à sa fille qu’il espéroit la trouver alors tout-à-fait raisonnable.

Dans tout autre moment, la visite de son père auroit vivement rappelé à Caroline ce qu’elle s’efforçoit d’oublier ; mais elle étoit alors trop occupée de son amie. Elle avoit été dernièrement trop agitée, pour penser beaucoup à autre chose. Un danger présent efface ou du moins affoiblit la crainte d’un danger à venir, et Caroline se trouvoit si heureuse d’avoir encore cette amie, qu’il lui sembloit qu’elle n’avoit plus de malheurs à redouter.

Cependant, au moment du départ de son père, cette visite, annoncée pour l’automne avec une sorte de solennité, lui causa un saisissement dont elle ne