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caroline

de douleur, où elle n’avoit vu que son amie souffrante.

Jamais le retour du printemps ne lui avoit fait une impression aussi vive, ou plutôt c’étoit la première fois de sa vie qu’elle remarquoit et sentoit tout le charme de cette belle saison, où l’on voit tout renaître, où l’on respire un air si pur, où chaque jour offre un spectacle nouveau et toujours plus intéressant.

La nature étoit alors dans sa plus grand beauté, et dut paroître plus belle encore à Caroline. Quel contraste frappant, en effet, de cette chambre fermée avec soin, dont elle n’étoit point sortie, de ce lit de douleurs sans cesse inondé de ses larmes, des plaintes déchirantes de son amie, à tout ce qu’elle voyoit autour d’elle ! Les champs et les prairies étaloient au loin le vert naissant le plus agréable ; la rose de mai commençoit à s’épanouir ; tous les arbres étoient en fleurs ; le lilas, le chèvre-