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Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 1, 1815.djvu/188

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caroline

de la douleur. Si son désespoir en augmenta, elle n’en fut que plus confirmée dans la résolution qu’elle venoit de prendre. Le danger étoit trop pressant pour balancer un instant…

Mais comment lui faire cette terrible confidence ? La scène de la veille étoit trop présente à son esprit pour risquer de la renouveler. Elle sentoit qu’il lui seroit impossible de le voir, de lui parler, de lui dire elle-même : Séparons-nous pour toujours. Une lettre étoit donc le seul moyen ; elle s’en occupa toute la nuit. Elle n’étoit pas facile à composer cette lettre ; chaque expression, chaque phrase lui paroissoit ou trop froide ou de trop tendre. Enfin, quand elle eut trouvé à peu près le tour qu’elle vouloit lui donner, elle s’impatienta que le jour parût pour l’écrire. Elle ouvroit à chaque instant ses rideaux ; et dès qu’elle aperçut les premiers rayons de l’aurore, elle sortit de son lit, passa une robe, et voulut commencer sa pénible tâche. Mais on sait