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Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 1, 1815.djvu/24

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AU PUBLIC.




J’aime les champs ; c’est là, pendant l’été,
Près d’un ruisseau, dans un bois écarté,
Que je me livre aux rêves d’un cœur tendre.
L’hiver, rendue à la société,
Quelques amis se plaisent à m’entendre.
Dans les loisirs du champêtre séjour,
Quand j’essayai de peindre Caroline,
Quand j’embellis des roses de l’amour
L’hymen forcé de ma jeune héroïne ;
Quand, sous les noms de Lindorf, de Walstein,
À l’amitié j’élevois un trophée,
Mon cher lecteur, je n’eus d’autre dessein
Que d’amuser, l’hiver, à la veillée,
Le cercle étroit des indulgens amis
Qui veulent bien, près d’un feu réunis,
Me consacrer leur oisive soirée.
Mais je n’eus point l’orgueilleuse pensée
Qu’au rang d’auteur tout à coup élevée,
J’occuperois les presses de Paris.
Qui m’auroit dit que ce modeste ouvrage,
Sans mon aveu, me vaudroit cet honneur,
Et du public obtiendroit le suffrage ?
Le bon Gresset, dans un accès d’humeur,
Du nom d’auteur déplorant l’étalage,