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Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 1, 1815.djvu/36

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caroline

d’élever son enfant. Ah ! maman, bonne maman, que ne vous dois-je pas ! Celle qui m’a donné le jour est morte en paix, et vous l’avez remplacée.

C’est cela même, mon enfant. Après avoir assuré à ta mère que tout étoit oublié, je la vis se tourmenter encore de l’idée que sa fille seroit mal élevée et peut-être malheureuse. Ton père, tout occupé de ses emplois, du soin de faire sa cour au roi, t’auroit sans doute négligée. J’approuvai ses tendres craintes, et je les calmai en lui promettant de te prendre avec moi, de te garder jusqu’à ton mariage, et de te servir de mère. Elle vouloit plus encore… Ah ! soyez-la réellement, me disoit-elle ; remplacez-moi tout-à-fait ; épousez son père ; reprenez vos droits sur ce cœur que je vous ai si indignement enlevé… Que ma mort expie et répare ce crime ! — Ah ! oui, maman, interrompit Caroline, je pensois bien aussi cela. Pourquoi donc n’avez-vous pas épousé mon père ?

L’amour outragé ne doit jamais par-