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Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 1, 1815.djvu/71

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de lichtfield.

sa fermeté. Elle lui sourit à demi pour le rassurer, eut même la force de dire que ce n’étoit rien, qu’elle étoit bien : et tout fut mis sur le compte de la timidité d’une jeune fille élevée à la campagne.

Elle espéroit que la compagnie alloit se retirer, ou tout au moins changer de sujet de conversation ; mais elle se trompoit. Ce que les rois entendent le moins, c’est de ménager la sensibilité de leurs sujets. Celui-ci, charmé du mariage qu’il venoit de conclure, ne pouvoit parler d’autre chose ; et, sans s’apercevoir de tout ce qu’il faisoit souffrir à la pauvre petite, il s’appesantissoit cruellement sur les détails. Il falloit indiquer le jour, l’heure, le lieu de la cérémonie. Enfin, Caroline n’y pouvant plus tenir, retrouva la parole, pour demander la permission de se retirer. Elle lui fut accordée ; et Sa Majesté ne manqua point, lorsqu’elle sortit, de la saluer sous le nom de comtesse de Walstein.