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Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 1, 1815.djvu/75

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de lichtfield.

Troublée par les caresses du chambellan, qui l’accabloit d’éloges, elle s’en défendoit, le supplioit de l’épargner ; et plus le père paroissoit content, plus la tristesse de sa fille augmentoit.

On devoit retourner le soir à Berlin, installer la jeune comtesse dans son nouvel hôtel, et l’on parloit déjà de repartir, lorsque, saisissant le moment où son époux étoit seul dans une embrasure de fenêtre, elle s’approcha de lui, lui présenta un papier, le suppliant de le lire avec indulgence, et passa dans un cabinet voisin, où elle lui dit qu’elle attendroit sa réponse et ses ordres. Surpris autant qu’on peut l’être, le comte ouvrit promptement le papier, et lut ce qui suit :

« J’ai obéi, monsieur le comte, aux ordres absolus de mon père et de mon roi. Ils ont voulu me donner à vous, je vous appartiens donc à présent. Je suis à vous, uniquement à vous, je ne reconnois plus d’autre maître. C’est à vous seul à disposer