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Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 2, 1815.djvu/102

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caroline

j’aurois bien une crainte, mais ce ne seroit pas celle de vous voir blâmer mon choix… Ô mon ami ! je le sens bien, sans elle il n’est plus de bonheur pour moi. Elle seule me l’a fait connoître. Ce n’est qu’auprès d’elle que j’ai retrouvé ce calme, cette sérénité, j’oserois dire cette paix de l’âme, que je croyois incompatible avec l’amour. Je ne suis plus le même ; elle m’a entièrement changé. Le bouillant, l’impétueux Lindorf, content de la voir, de l’entendre, de faire chaque jour quelques progrès dans son cœur, d’oser espérer qu’il est aimé, sans même oser le demander, ne désiroit pas d’autre jouissance. Oui, j’aurois passé ainsi ma vie entière ; mais votre lettre m’a tiré de cette douce léthargie. Elle m’a fait sentir vivement que je ne puis être heureux sans l’aveu de mon ami, et sans la certitude que mon bonheur n’altérera celui de personne.

» Matilde ! tendre et généreuse Ma-