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Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 2, 1815.djvu/120

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caroline

alors son projet de séparation, elle y avoit fait peu d’attention. — Quelle cruelle suite de circonstances venoit retracer à son esprit cette belle-sœur, qu’elle offensoit aussi par l’endroit le plus sensible, à qui elle enlevoit un cœur sur lequel elle avoit tant de droits ! Mais elle paroissoit peu sentir le prix de ce cœur. Caroline relut la lettre où le comte en parloit à Lindorf ; et quoique la légèreté de Matilde dût être à tous égards une consolation pour elle, elle eut peine à la lui pardonner.

Elle étoit encore plongée dans les différentes réflexions qui devoient suivre une lecture aussi intéressante pour elle, et ne s’apercevoit pas que la matinée entière étoit écoulée, lorsqu’un laquais de la baronne vint la demander. Elle n’eut que le temps de rassembler à la hâte tous les papiers épars autour d’elle, et de les renfermer avec soin dans son bureau. Elle alloit sortir, lorsqu’elle s’aperçut que la petite boîte à portrait étoit restée sur la table. Elle