vit à sa consolation. D’ailleurs, si ses passions étoient violentes, elles ne duroient pas long-temps. Malgré sa subtile distinction sur les différentes sortes d’amours, il avoit adoré Louise. Sans aimer Matilde avec la même fureur, il est certain qu’elle commençoit à faire une impression assez vive sur son cœur lorsqu’elle lui fut enlevée. On a vu depuis à quel excès il avoit aimé Caroline. Espérons que le temps, ou quelque autre attachement, le guérira de cette passion malheureuse. Son cœur est trop honnête ; il aime trop son ami, pour chercher à conserver un amour qu’il regarde comme un crime.
Il y avoit cependant plus d’un mois qu’il vivoit en reclus à Ronebourg, et que sa guérison n’étoit pas bien avancée, lorsqu’un jour qu’il essayoit pour la seconde fois d’écrire au comte, sans trop savoir ce qu’il devoit lui dire, il le voit lui-même entrer dans sa chambre, et se jeter dans ses bras.
À son arrivée de Pétersbourg, sur-