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de lichtfield.

et quelques larmes qu’il ne put retenir s’échappèrent sur ses joues.

Si le comte avoit eu le moindre soupçon de la vérité, cette émotion excessive le lui auroit sans doute confirmé. Mais il n’en avoit aucun, et n’y vit qu’une grande sensibilité, excitée peut-être par quelque rapport de situation.

Cher Lindorf, lui dit-il alors, lorsqu’il fut un peu calmé, vous partagez trop vivement ma situation ; je crains même d’avoir rouvert, sans le savoir, la plaie de votre cœur : peut-être aussi quelque lettre cruelle… Ah ! je devois encore me taire, et vous cacher ce fatal secret. Vous avez assez de vos peines. Je vous ai mal connu quand j’ai pensé que les miennes seroient un motif de consolation ; je vois au contraire qu’elle les aggravent. Pardonnez, cher et sensible Lindorf : cette preuve de votre amitié, du vif intérêt que vous prenez à ma situation, me pénètre.

Ah ! Walstein, Walstein, s’écria