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caroline

qu’il exigeoit le retour de sa jeune épouse, après la lettre qu’il devoit avoir reçue d’elle, et à laquelle il n’avoit pas même daigné répondre ? — Grand Dieu, disoit Caroline, combien il faut que son caractère ait changé ! Autant que ses traits, ajoutoit-elle en regardant le portrait qu’elle refermoit bientôt avec colère. Quoi ! je lui déclare que je préfère la mort à vivre avec lui… et le barbare exige… Ah ! Lindorf, Lindorf ! votre amitié vous égare ; et le comte de Walstein n’a pas les vertus que vous lui supposez.

Plus elle relisoit cette lettre de son père, plus sa douleur augmentoit. — N’attendez aucun appui de personne, répétoit-elle en frémissant, et versant des torrens de larmes. — Malheureuse Caroline… Mais j’en saurai trouver dans mon courage ; oui, je saurai mourir plutôt que de vivre avec un époux détesté, prévenu contre moi, despotique, tyrannique. Il veut ma mort, sans doute ! eh bien il sera content. À