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caroline

gence et de patience pour un récit bien long, car je ne veux rien vous cacher ; non, rien du tout, je vous le jure. En effet, elle lui dit tout, et ne la surprit point en lui avouant son penchant pour Lindorf. — Hélas ! je l’ai bien vu, reprit la chanoinesse ; et moi, insensée, qui m’en félicitois ! Je croyois… j’avois arrangé dans ma tête… Voyez à quoi vous m’exposiez avec ce beau mystère ! Ne sais-je pas ce qui arrive toujours ? On se connoît, on s’aime, parce qu’enfin on est fait pour aimer ; et c’est pour la vie, car une première impression ne s’efface jamais. — Ah ! j’espère qu’elle s’effacera, dit vivement Caroline ; je ferai du moins tous mes efforts pour la détruire. — Et tu n’y réussiras pas, pauvre enfant ; je sais ce que c’est. Plus on combat une inclination, plus elle augmente. Est-il possible de cesser d’aimer ? — Oui, sans doute, quand un attachement nous rend coupable… Ah, maman ! maman ! vous ne savez pas encore à