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caroline

seule. Rien que l’idée d’écrire au comte auroit fait mourir d’effroi Caroline, si on la lui eût présentée la veille. À présent rien ne lui paroissoit plus facile à faire que cette réponse. Son cœur, pénétré et rempli de reconnoissance, d’admiration, ne demandoit pas mieux qu’à s’épancher. Son imagination exaltée lui dictoit mille choses ; et à peine fut-elle dans son appartement qu’elle courut à son bureau. Le premier objet qui se présente en l’ouvrant, est la petite boîte qui renferme le portrait de son époux. Pendant sa colère contre lui, elle l’avoit cachée sous le tas de papiers qu’elle venoit d’ôter. Elle la prend, elle l’ouvre ; elle regarde ces beaux traits, cette physionomie si noble et si douce, avec un sentiment qu’elle n’avoit point encore éprouvé. Elle oublie combien il est changé, et s’étonne d’avoir pu refuser son cœur à l’original de cette charmante peinture. Insensiblement elle s’attendrit ; ses larmes coulent ; elle approche le por-