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caroline

qu’elle étoit. On prétend qu’il échappa un demi-soupir à Caroline en écrivant sur l’adresse, chez M. le baron de Lindorf. Elle assure à présent qu’elle ne le croit pas ; mais on peut croire au moins que ce fut le dernier.

Le lendemain et les jours suivans, elle ne fut occupée que du comte ; et plus elle y pensoit, plus elle s’attachoit à cette pensée. Toutes ses lettres furent relues plus d’une fois. Elle crut y trouver mille choses qu’elle n’avoit point encore remarquées, et qui répandoient un nouveau jour sur le cœur et l’esprit de cet homme excellent, dont elle connoissoit trop tard tout le mérite.

Le petit portrait sorti de sa boîte fut suspendu à un cordon, passé au cou de Caroline, et ne le quitta plus. Vingt fois par jour elle le tiroit de son sein, le contemploit avec attendrissement, le recachoit avec dépit ; mais plus elle sentoit que son époux auroit fait le bonheur de sa vie, plus elle s’applau-