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caroline

Tout cela se passoit dans la berline, au milieu de la cour du château, tandis que le laquais s’acquittoit de sa commission, et qu’on cherchoit le comte, qui se promenoit dans le parc avec Lindorf. Enfin on l’a trouvé. Il ne comprend rien à cette visite, à ces amies inconnues ; car la chanoinesse, qui vouloit jouir des grandes surprises, avoit défendu qu’on la nommât, et le comte, qui avoit reçu seulement la veille la réponse de Caroline, n’avoit garde d’imaginer que ce fussent elle et la baronne.

Il se presse de venir recevoir les dames qu’on lui annonce ; son ami le suit. Ils arrivent, et le premier objet qui se présente à leurs yeux, c’est Caroline, sans aucun sentiment, les cheveux détachés, le sein découvert, son lacet coupé, qu’on efforçoit de sortir comme on pouvoit de la berline, et la baronne tout en larmes, jetant les hauts cris, appelant l’univers entier