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caroline

solennel de la rendre heureuse à tout prix, si sa vie étoit conservée. — (Dieu qui m’entendez, dit-il en élevant les mains au ciel, sauvez cette malheureuse victime de la tyrannie et de l’amour, et recevez le serment que je fais de lui sacrifier le mien, et de la céder à celui qu’elle aime.)

Caroline n’étoit pas alors en état de l’entendre. Sans doute elle l’eût prié d’être moins généreux ; mais depuis vingt-quatre heures elle n’avoit plus de connoissance. Par bonheur, le premier médecin de la cour arriva ce soir-là. Il ne dissimula point le danger extrême où il trouva la malade, et qu’il n’y avoit d’espoir que dans sa jeunesse ; cependant il lui administra des secours qui n’avoient été que trop retardés, et déclara que si le neuvième et le treizième jour se passoient sans accident, il y auroit quelque espérance, mais que jusqu’alors il n’en pouvoit donner aucune.

Le comte, en proie à la douleur la