Aller au contenu

Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 2, 1815.djvu/26

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
14
caroline

que j’aime Justin, car mon frère m’assure qu’il le tueroit tout de suite. Au reste, à présent que Justin sera loin, cela m’est bien égal ; je veux le lui dire la première fois, et s’il veut tuer quelqu’un, ce ne sera plus que moi…

» Le comte la rassura. Il lui promit qu’elle seroit bientôt heureuse ; que Justin étoit à lui actuellement ; qu’il en pouvoit disposer, et qu’il vouloit en faire l’époux de Louise. À peine pouvoit-elle croire ce qu’elle entendoit, et cet espoir lui paroissoit un songe ; mais il lui dit que le soir même elle le verroit réalisé, qu’il alloit parler à Justin, et qu’ensuite il parleroit à Johanes…

» C’est ce jour même, mon cher Lindorf, me dit le comte, c’est lorsque, après être convenu de tout avec le jeune paysan, après avoir joui du doux spectacle de la joie la plus vive et la plus pure, je venois le proposer pour gendre à Johanes, que je vous trouvai aux genoux de sa fille. La pauvre Louise, qui savoit ce que je venois faire chez