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caroline

sible aux consolations qu’il s’efforçoit de lui donner, et aux nouvelles preuves d’une tendresse dont elle n’osoit plus se flatter. Ses larmes couloient encore abondamment, mais avec moins d’amertume. Dans les plus violens chagrins, une âme sensible et passionnée éprouve même une sorte de douceur à s’affliger avec l’objet aimé, à recevoir les consolations de l’amour.

Elle pleuroit ; mais le comte pleuroit avec elle, partageoit ses sentimens et sa douleur, et leurs cœurs, dans ces momens de tristesse, étoient à l’unisson. Elle perdoit la plus tendre des amies ; mais l’instant où elle apprenoit ce malheur, étoit aussi celui qui lui rendoit l’espoir d’être aimée de l’époux qu’elle adoroit.

Dans ces premiers momens de désespoir, qui rendoient Caroline encore plus intéressante, le comte ne fut pas le maître de réprimer tout ce qu’elle lui faisoit éprouver.

L’état où elle étoit demandoit les