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Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 2, 1815.djvu/35

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de lichtfield.

et dit à mon père qu’il y viendroit lui-même, dès que le blessé seroit hors de tout danger.

» Les chirurgiens confirmèrent ce qu’avoient dit les précédens ; seulement ils se flattèrent que la blessure du genou ne seroit pas aussi fâcheuse qu’on l’avoit craint, et que le comte en seroit quitte pour boiter. J’avois fait tendre un lit dans sa chambre. Le jour, la nuit, je ne le quittois pas un instant, et je m’efforçois, par les soins les plus assidus, de lui prouver tout l’excès de mon repentir. Il y paroissoit aussi sensible que si ce n’avoit pas été moi qui l’eusse mis dans le cas de les recevoir.

» Je lui fis des lectures pour le distraire, dès qu’il fut en état de les soutenir. Jusqu’alors ma légèreté, mon extrême vivacité, et cette funeste passion pour Louise, m’avoient empêché d’étudier. J’appris à connoître tout le charme de ce genre d’occupation, qui remplit le cœur et l’âme, en même temps qu’il orne l’esprit. Il me fut aisé de m’aper-