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de lichtfield.

de la chercher, dont l’âme simple et naïve ne connoisse point encore l’amour et très-peu le monde ; si je puis la trouver, elle sera à moi, dussé-je la forcer à m’épouser. Je saurai la rendre malgré elle, la plus heureuse des femmes, et l’obliger à chérir ses liens. Je sens que dans les commencemens on pourra m’accuser de peu de délicatesse ; mais mon motif secret me justifiera à mes propres yeux. Je n’ai pas d’autre moyen de jouir du seul bonheur que mon cœur désire, celui d’être époux et père, et de finir mes jours dans le sein de ma famille.

» Liens sacrés, relations intimes, qui doublent l’existence, sans lesquels l’homme isolé ne tient à rien dans le monde, traîne une vie inutile, meurt sans être regretté… oui, vous ferez mon bonheur. Je n’y pense jamais sans émotion ; et cette lettre de Justin que je vous ai envoyée, m’arrachoit des larmes d’attendrissement.