les vingt-quatre heures que j’ai consacrées à ce pénible ouvrage sont près d’être écoulées. J’aperçois déjà les premiers rayons du jour, de ce jour où je verrai peut-être pour la dernière fois celle à qui hier encore, à la même heure, je croyois consacrer ma vie entière. Combien j’étois heureux ! comme l’espérance et l’amour me berçoient de leurs douces chimères ! Un instant a tout détruit, m’a plongé dans le néant le plus affreux. Mais, que fais-je ? Dois-je employer à me plaindre les instans qui me restent pour vous conduire au bonheur, pour vous en montrer le chemin ? Oui, Caroline, vous serez heureuse ; et cette certitude peut seule me faire supporter la vie.
» Un an à peu près se passa sans apporter aucun changement à notre situation. Matilde étoit toujours à Dresde, le comte toujours en Russie, et moi toujours à Berlin. Une correspondance suivie soutenoit nos liaisons mutuelles ; mais celle de Dresde passant