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caroline

m’obtenir une prolongation de congé. Je ne tardai pas à recevoir sa réponse. Non-seulement le roi me permettoit de rester à Ronebourg, mais il daignoit même approuver le motif qui m’y retenoit. Il régnoit dans la lettre du comte un fond de tristesse qui ne me surprit pas. Je savois combien cette âme sensible savoit partager les chagrins de ses amis ; et d’ailleurs il étoit lui-même très-attaché à mon père. Il ne me disoit rien qui fût relatif à sa lettre précédente, qui s’étoit perdue dans le trouble de cet affreux moment, et que j’avois presque oubliée. Il me marquoit seulement qu’il alloit incessamment à Dresde, voulant voir sa sœur avant de retourner en Russie ; que, s’il lui étoit possible, il viendroit aussi à Ronebourg ; mais qu’il n’osoit me le promettre : et, en effet, il ne put y venir. Oh ! pourquoi, pourquoi ne me confia-t-il pas alors ce fatal secret ? Mais sans doute sa délicatesse ne lui permit pas