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de lichtfield.

avec Lindorf, votre désir de nous unir ; mais il faut toujours garder pour soi quelque petite chose, je ne lui dis pas comme vous aviez changé ; je lui confiai cependant les doutes qu’on me donnoit sur Lindorf : son silence sembloit les confirmer.

Cependant il étoit possible, et je cherchois à me le persuader, que la difficulté de me faire parvenir ses lettres en fût la cause. Mon frère n’étoit plus dans ses intérêts ; il le savoit sans doute ; et cette tristesse, et cet air occupé, et ces regrets sur sa patrie, et cet attachement que Manteul lui soupçconnoit : rien ne m’étoit échappé, et tout ranimoit mes espérances.

Mon amie m’avoit écoutée avec l’intérêt le plus vif et le plus marqué. Quand j’eus finis, elle m’embrassa tendrement. Pauvre petite Matilde ! pourquoi ne m’avez-vous pas dit plus tôt tout cela ? Votre confiance me fait un plaisir si grand, et vous me la refusiez ?